Apprendre les tables de multiplication

Votre enfant est rétif à apprendre par cœur ? Je le comprends, il ne doit pas trouver beaucoup d’intérêt à réciter “3 fois 5 quinze, 3 fois 6 dix-huit…”

Les tables, c’est comme le vélo, ça ne s’apprend pas en récitant un mode d’emploi : “se tenir droit, pousser sur les pédales, tenir le guidon dans l’axe, accélérer, ne pas avoir peur…”. Par contre vous allez l’encourager à monter sur le vélo sans les petites roues, le tenir par l’épaule, courir à côté de lui… jusqu’à ce qu’il vous dise, très fier, voire un peu agacé : “Je n’ai plus besoin de toi, j’y arrive tout seul !”

Alors, faut-il apprendre par cœur la table de Pythagore ?

Favoriser les automatismes en calcul mental

Beaucoup de jeux font travailler les additions : lancer deux dés, calculer un score… C’est sans doute plus délicat pour les multiplications : compter les carreaux d’une tablette de chocolat ou le nombre de pièces d’un puzzle n’est pas très utile, et pourtant on peut toujours apprendre à multiplier en s’aidant des rectangles.

Le cerveau est assez fainéant. Si on lui demande plusieurs fois combien font 5 fois 7, et qu’il est obligé de calculer “7 et 7 quatorze, et 7 vingt-et-un, et 7 vingt-huit, et 7 trente-cinq” des connexions vont rapidement se créer pour retenir une bonne fois pour toutes que “5 fois 7 font 35”.

Compter les carreaux comme on compte sur ses doigts

Compter 4 plus 3 avec les doigts est assez naturel. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’être humain utilise dix chiffres pour ses calculs. La difficulté pour l’enfant est de rendre concret une multiplication. Prendre une feuille de papier quadrillé, dessiner des points ou des bâtons voire un rectangle, compter les carreaux nécessite du temps, et pourtant c’est une activité mathématique indispensable : utiliser du concret pour construire l’abstrait.

Comment calculatrice et ordinateur peuvent-il aider ?

• Une simple calculette peut entrainer votre enfant, une fois que celui-ci connait déjà une bonne partie des tables. Il tape une opération, et essaye de deviner le résultat avant de le demander à la machine.
• On trouve également de nombreux petits jeux sympathiques sur internet, qui font réviser la table de 5, de 7, etc. Mais attention aux publicités qui parsèment souvent les pages des sites “gratuits” et n’attendent que le clic du visiteur.
• Chez Klérigo, vous pouvez laisser sans crainte votre enfant dans les mains de l’activité Tables de multiplication. L’exercice commence doucement, avec des nombres plus petits que 5, et la difficulté augmente progressivement. Un enfant plus à l’aise pourra choisir de commencer directement à 7, à 8, ou… à 12 ! Si besoin, une petite vidéo montre comment manipuler les différents boutons. Mais ça, généralement, les enfants n’ont pas besoin de l’apprendre, ils savent faire 😄

Et les jeux de société dans tout ça ?

• J’ai découvert récemment Happy city, sorti pourtant il y a deux ans déjà (édité par Cocktail Games, vous pouvez visiter le site Internet de l’éditeur ou votre magasin local favori).  Jeu familial, annoncé pour les plus de 10 ans mais la règle de base le rend accessible aux enfants de CE2. Pour savoir qui a gagné, on multiplie le nombre d’habitants par le nombre de cœurs que chacun a collectés dans sa ville. Les questions que l’on se pose en fin de partie : “J’ai 5 habitants et 6 cœurs, est-ce que je dois prendre la carte qui me donne 3 habitants supplémentaires ou celle qui me donne 3 cœurs ? 8 fois 6 ou 5 fois 9 ?”. Je vous laisse calculer 😇
• Fin de CE1, début de CE2, on peut aussi utiliser des dominos en modifiant la règle habituelle. Pour pouvoir placer un domino à la suite des précédents, il faut que le produit des deux chiffres soit supérieur ou égal au dernier posé. Par exemple, après le domino 3×4 (12), on peut placer le 2×6 (12), puis continuer par le 3×5 (15) et le 4×4 (16) etc. Les dominos qui contiennent un zéro servent de joker et peuvent se mettre à tout moment. Celui qui a posé le zéro peut rejouer immédiatement avec le domino de son choix. À tester 🙃
• Et sinon ? soyez inventif avec les objets quotidiens et faites manipuler vos enfants… les méthodes Montessori et de Singapour ne disent pas autre chose.